Moyens à disposition
La Grainothèque de Reuilly bénéficie d’un local d’une superficie d’environ 90m² pour les réunions et diverses sessions de travail (le tri et nettoyage des récoltes ainsi que le stockage des légumes et graines) il a été mis à notre disposition par la mairie de Reuilly. Un séchoir à semences et une chambre froide y ont été installés ainsi que divers aménagements utiles à nos travaux.
Des parcelles agricoles sont mises à notre disposition par des agriculteurs locaux qui ont choisi de s’engager dès le départ dans le projet. La superficie globale disponible est d’environ 2500 m², elle pourra être augmentée si besoin dans le futur avec l’accroissement des effectifs de l’association.
Une serre maraichère professionnelle de 40m² avec arrosage automatique, plateaux de semis, chauffage, électricité, etc. est également fonctionnelle.
Public concerné
Que vous soyez un jardinier aguerri, un professionnel (maraicher, agriculteur, etc.) ou alors totalement novice dans le travail de la terre, n’hésitez pas à nous rejoindre à la Grainothèque !
Quel que soit votre âge, situation personnelle et professionnelle, votre condition physique, votre temps disponible, tout au long de l’année, aussi bien en semaine que le weekend des ateliers divers permettront à tout un chacun de participer selon ses capacités.
Territoire concerné
La commune de Reuilly et les communes voisines en premier lieu, les départements de l’Indre et du Cher en général.
La méthode de sélection des semences
Préparation des parcelles de culture
Les parcelles de sélection, comptent parmi les plus mauvais terrains de culture dans le terroir de Reuilly : sol sableux ne retenant pas l’eau, pas de sources ni de retenues naturelles d’eau à proximité, pas d’ombre, zone balayée par les vents, sol naturellement très pauvre et inapte à toutes cultures. Ces conditions sont nécessaires afin de faire un premier « tri ».
Le sol n’est ni préparé, ni amendé, ni arrosé et ce tout au long de la saison de culture. Un simple couvert végétal de foin broyé est disposé afin de limiter la concurrence éventuelle liée au développement de plantes concurrentes non souhaitées (les mauvaises herbes).
Tester les semences
La plus grande partie du travail consiste à tester des semences reproductibles maraichères (et céréalières) en conditions extrêmes, ces semences sont issues de variétés dites « population ».
La première année Les semences sont mises directement en terre (pas de plants préalables) au moment approprié.
Méthode de sélection
La sélection pratiquée est la sélection massale positive (ou amélioratrice) :
Seules sont conservées les semences correspondant le plus au « phénotype » de la variété cultivée. Les légumes sont aussi sélectionnés selon leur aspect, leur vigueur, leur goût et leur résistance aux aléas des conditions de culture locales.
L’adaptation des semences
Une fois que la sélection a été réalisée (ce qui a pu prendre plusieurs années) nous adaptons les semences aux conditions de cultures locales en les cultivant dans la plus grande quantité possible sur le plus de parcelles possibles, toujours sans aucune aide anthropique (pas d’arrosage, pas d’engrais, pas de traitement, etc.).
Duplication et conservation des semences
Les variétés sont sélectionnées dans le strict respect des normes propres à la duplication de semences : différenciation des espèces pour éviter les hybridations, distances de culture entre variétés, nombre minimum de portes graines pour maintenir un effectif assurant une non-dégénérescence génétique des variétés concernées, etc. tout cela dans le but d’optimiser la conservation de ces variétés.
Les variétés typiques du Berry à sauvegarder et maintenir
Un des objectifs prioritaires de la grainothèque est également de sélectionner et maintenir localement trois variétés de légumes typiques du Berry : la courge « Sucrine du Berry », la tomate « Charbonnière du Berry », le haricot « barangeonnier ».
Recherche de variétés locales menacées
Les variétés de plantes du Berry « anciennes et/ou oubliées » sont systématiquement recherchées auprès des jardiniers dans l’Indre ou le Cher. Il en est de même avec des variétés plus classiques mais cultivées ancestralement et donc particulièrement bien adaptées à nos terroirs.
Par exemple, la Grainothèque teste et duplique actuellement deux variétés de salades cultivées de longue date par quelques jardiniers de Reuilly.
Transmission des savoir- faire
La pédagogie est un des objectifs fondamentaux de la Grainothèque : tout au long de l’année les membres actifs vont acquérir des connaissances de base sur comment tester, sélectionner, adapter, conserver et récolter les semences, le séchage, tri, nettoyage, battage, conservation, tests de germination etc.
De plus, différentes techniques de restauration des sols sont testées (couverts végétaux, engrais verts, etc.) en tenant compte des ressources disponibles sur le terroir de Reuilly.
Des techniques de production maraichère en associations culturales (plantes compagnes mutuellement protectrices les unes des autres, plantes repoussoirs de nuisibles, etc.) sont utilisées avec les semences ayant déjà un fort potentiel.
Pourquoi avoir créé ce projet ?
Le constat dressé par la FAO (Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) en 2015 est implacable :
150 variétés de plantes seulement nourrissent la plus grande partie de l’humanité, alors que l’homme a cultivé jusqu’à 10 000 variétés différentes de légumes. Depuis 1900 il est estimé qu’environ les trois quarts de la diversité génétique des plantes cultivées ont été perdus à tout jamais.
De plus, la grande majorité des variétés actuellement cultivées ou qui sont créées sont le plus souvent des hybrides F1.
Les hybrides F1 présentent des inconvénients importants :
On ne peut les reproduire et l’on doit les acheter chaque année (= mise en dépendance financière des maraichers, agriculteurs, etc.).
Elles n’ont pas les capacités de résister et de s’adapter à des évolutions rapides du milieu (changement du climat, apparition de nouvelles maladies, nouveaux parasites, etc.) étant donné que l’on ne peut les reproduire donc les inscrire dans les conditions du milieu (type de sol, climat, biocénose environnante) et donc d’en enrichir leur mémoire génétique.
Elles sont souvent dépendantes d’un important apport artificiel en nutriments (engrais), d’un important apport en eau de même et doivent être traitées avec des produits phytosanitaires pour se prémunir des maladies et ravageurs.
Face au coût écologique (eau et fourrage/cultures pour le bétail) induit par une consommation déraisonnée d’aliments carnés, ainsi que face au coût sanitaire (maladies, allergies, obésité, etc.) induit par une trop grande consommation des aliments transformés (quantités de sel, de conservateurs, d’adjuvants, etc.) il n’y aura pas d’autres solutions pour retrouver un équilibre vertueux dans l’alimentation des êtres humains au XXIème siècle que de redonner l’envie de consommer des fruits et légumes qui ont du goût et de la saveur.
Des légumes ou fruits ou céréales cultivées, reproduites et inscrites dans les conditions d’un terroir ont la capacité de synthétiser correctement les nutriments et de les transmettre à l’être humain, donc de nous maintenir en bonne santé, ce qui n’est pas ou peu le cas avec des légumes et fruits issus de cultures standardisées, industrialisées, avec un fort apport en eau et en intrants.